Nous sommes tellement focalisés sur la variation des taux des prêts immobiliers (évidemment ils ont leur importance) que nous en oublions un sujet sans doute plus crucial, mais moins grand public : les critères des banques concernant les conditions pour accorder un crédit immobilier.
Si l’on remonte un an en arrière, la Banque de France avait émis une recommandation très appuyée pour resserrer les conditions d’octroi des crédits immobiliers aux particuliers. Elle souhaitait conserver :
- une mensualité raisonnable, qui ne dérive pas au-delà de 33 % des revenus perçus
- une durée de remboursement qui ne dépasse pas 25 ans.
Un tour de vis sérieux !
Il ne s’agissait pas d’une lubie soudaine de la banque de France, mais plutôt une réaction à une évolution nette de l’endettement des ménages ces dernières années. Il s’est nettement dégradé depuis 2016 (voir infographie).
Ces recommandations de la Banque de France ont été formulées avant la crise sanitaire. Certes on pourra rétorquer que les ventes de biens immobiliers ont bien résisté en 2020. Mais certains signes ne trompent pas et qui laissent entrevoir des difficultés au niveau des crédits : les refus de prêts immobiliers ont doublé en un an !
Le ministère de l’Économie vient de modérer les recommandations édictées il y a un an : “La durée maximum d’endettement va passer de 25 à 27 ans, le taux maximum d’endettement sera porté à 35% contre 33% précédemment, et le volume de dérogation à ces règles passera de 15% à 20% de l’ensemble des crédits octroyés“.
Cette déclaration était inattendue… elle est bienvenue ! Elle laisse espérer que les banques seront plus conciliantes en 2021 pour accorder des crédits immobiliers. Le secteur de la transaction ne peut que s’en féliciter.